La naissance respectée (par Laure)

 Actuellement, le suivi des grossesses est très standardisé et très médicalisé, et la norme pour l'accouchement est au "tout sécuritaire" : il faut prévenir tout risque pour la future mère, l'enfant à venir ... et les professionnels de santé ...

     Il est incontestable que l'obstétrique a fait d'énormes progrès au cours des dernières décennies, et que la technique permet de sauver des vies dans certains cas critiques.

     Ce qui est regrettable, c'est qu'en recherchant toujours plus de sécurité, on en soit arrivé à considérer toute grossesse comme potentiellement à risque, tout accouchement comme potentiellement morbide, et à oublier que la grande majorité des grossesses se passent très bien et se soldent par un accouchement qui n'aurait pas nécessité tant d'interventions médico-techniques.

     Paradoxalement, certains actes interfèrent même dans le bon déroulement du travail et induisent des complications qui auraient été évitées en laissant faire les choses spontanément ...


 

Voir à ce sujet la classfication de l'OMS : http://www.alternatives.be/print/OMS.pdf

     Conscientes de cet état de fait, certaines femmes souhaitent revenir à plus de simplicité, et bénéficier d'un accouchement physiologique. Elles souhaitent sortir des protocoles hospitaliers bien établis (et très variables d'un établissement à l'autre) et entendent refuser de subir des actes souvent invasifs, parfois mutilants, s'ils ne sont pas strictement indispensables à la survie de leur enfant ou à la leur.

     Par exemple, on est tout à fait en droit de REFUSER de subir une épisiotomie lorsqu'on sait qu'elle se justifie extrêmement rarement ...


 

http://www.episiotomie.info/


     On est également en droit d'être informé des actes qui vont être pratiqués AVANT leur réalisation
.

 


(http://www.legifrance.gouv.fraffichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000006685767&dateTexte=20090118 (consentement éclairé, article L1111-4) "aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment". Un jugement fait obligation au médecin d'apporter la PREUVE du consentement éclairé de son patient alors que, jusqu'à présent, c'était au patient d'apporter la preuve qu'il n'avait pas été informé correctement.

     On est en droit de ne pas souhaiter un déclenchement de l'accouchement, même lorsqu'il est présenté par des professionnels de santé comme "la solution la meilleure et la plus sûre pour la mère et l'enfant", car c'est rarement le cas en pratique.


 

"Programmation de l'accouchement, les sirènes de la toute puissance", par Blandine POITEL : http://portail.naissance.asso.fr/docs/programmationBP.pdf

     On est en droit de vouloir accoucher par voie basse lorsqu'on a eu une césarienne lors d'un précédent accouchement ... ou lorsque bébé se présente par le siège. La césarienne n'est pas toujours une fatalité ...


 

Site Césarine : http://www.cesarine.org/


     On sait trop peu qu'accoucher ne signifie pas FORCEMENT être immobilisée sur une table, allongée sur le dos et les pieds dans des étriers, avec une perfusion d'ocytocines dans le bras, une péridurale interdisant tout mouvement volontaire du bas du corps, un monitoring continu sanglé sur le ventre, une sonde urinaire dans la vessie, après avoir eu un lavement rectal et un rasage de la vulve ... Mais que c'est néanmoins "le protocole" dans bon nombre d'établissements hospitaliers techniquement irréprochables.

     Beaucoup de futures mères, trop peu et trop mal informées, ignorent tout bonnement qu'il existe une alternative au "prêt à naître" qui est le quotidien des équipes de maternités. En effet, la seule décision qui semble leur revenir est celle de "prendre" la péridurale ou pas, sous-entendu "souffrir ou ne pas souffrir"... Envisagée sous cet angle, la réponse semble évidente, qui choisirait la souffrance si elle peut être évitée ?

 

 

"La péridurale, choisir en connaissance de cause", par Blandine POITEL : http://portail.naissance.asso.fr/docs/peridurale-choisir.pdf

     Pourtant, les femmes qui choisissent de vivre un accouchement physiologique ne sont pas masochistes, et n'ont pas décidé "d'enfanter dans la douleur" pour le plaisir de souffrir. La douleur est simplement envisagée différemment ... Il s'agit de l'accepter comme nécessaire à la progression de ce bébé à naître pour l'accompagner dans son parcours, et non de lutter contre elle ou de chercher à la supprimer totalement.

     Il existe des gestes et positions favorables pour l'évolution du travail, et pour rendre la douleur des contractions plus supportable.



Poster positions pour faciliter le travai l :

http://afar.naissance.asso.fr/posters/positions/positions2-fr-A4.pdf
Poster positions pour faciliter l'accouchement :
http://afar.naissance.asso.fr/posters/positions/positions1-fr-A4.pdf



     L'accompagnement et le soutien d'une personne de confiance sont également précieux dans ce moment si intense ; il peut s'agir du papa, si celui-ci souhaite être présent lors de la naissance, mais aussi d'une sage-femme : certaines pratiquent l'accompagnement global de la grossesse jusqu'aux suites de couches, et sont présentes lors de l'accouchement ... La confiance qui s'est établie tout au long du suivi est propice pour aider la future mère à lâcher prise et à faire face pendant le travail.

 


Site Périnatalité de Sophie GAMELIN, où on peut trouver entre autre un répertoire des sages-femmes pratiquant l'accompagnement global: http://www.perinatalite.info

     Certaines femmes choisissent également de faire appel à une doula (qui ne prend en charge que la partie non médicale de l'accompagnement, en aucun cas elle ne pourra se substituer à la sage-femme).

 


Doulas de France: http://www.doulas.info/

     Lorsque la future mère est couchée sur le dos, le travail progresse moins bien que si elle est mobile ... Si elle n'a pas de perfusion d'ocytocines et qu'on ne rompt pas artificiellement la poche des eaux, les contractions sont moins intenses, plus supportables. Si on ne multiplie pas les intervenants et les actes de surveillance (monitoring, touchers vaginaux répétés ...), la femme sera plus détendue, et le travail n'en sera que plus efficace.

 


Une vidéo satirique sur le site des Déchaînées: http://dechaineesweb.free.fr/index.php?page=15f

    Choisir d'accoucher de façon naturelle, c'est prendre part activement à la naissance de son enfant, c'est vivre intensément le passage du statut de femme enceinte à celui de mère. C'est refuser la passivité. C'est faire des choix et poser des décisions pour soi et pour son enfant. On se découvre une force inouïe, des ressources insoupçonnées ... C'est une épreuve, certes, mais choisie en toute conscience et accompagnée avec humanité, c'est également l'expérience la plus puissante qu'il soit donnée de vivre aux femmes !



 

 

 
                                                                                                                       Laure, le 19/01/09

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